source : https://networkpointzero.wordpress.com/2017/03/24/2017-le-coup-detat/
« Une
étude un peu approfondie de l’Histoire nous laisse deviner qu’en
toute occasion les vraies forces dirigeantes ont à se tenir dans
l’ombre des représentants qu’elles se sont choisies, ne pouvant
se risquer à s’exposer aux fluctuations événementielles, sous
peine de se voir un jour dépossédées de leur puissance ».
Louis
Calaferte.
AVERTISSEMENT :
Les
informations qui ont été utilisées pour cette analyse ont été
recoupées et vérifiées conformément aux principes de la charte
journalistique de Munich. Elles ont pour origine des articles de
presse, interviews télé, images et ouvrages dont les auteurs sont
connus et reconnus pour la fiabilité de leurs recherches. Il serait
trop long de les énumérer ici. Loin de tout name-droping, vous
trouverez en fin de publication les références. Mais tout est
vérifiable. Attention, cependant aux sites complotistes,
confusionnistes où d’extrême droite. Assurez vous que les sites
que vous consultez soient reconnus pour le sérieux de leurs
publications. Préférez les sites de recherches universitaires. A
ceux qui disent que cet article est complotiste, il s’agit, tout
simplement, d’un propos irresponsable qui a pour objectif de
discréditer toutes critiques à l’égard de pratiques qui mettent
en danger la démocratie. Mais plus grave encore cela permet de les
avaliser. Il est urgent de cesser ce genre d’accusation un peu
simpliste et de poser les vraies questions. En l’occurence a-t-on
oui ou non utilisé l’appareil d’État à des fins de stratégies
politiques? Les relais d’influence sont -ils réels ? Les media et
les instituts de sondage sont ils indépendants? etc. Ce sont les
questions centrales du débat.
Propos liminaires.
Une fois de plus, cet article est long. Il est l’avant première
d’un livre qui sera publié prochainement. Prenez le temps de le
lire tranquillement, mais lisez le. Il révèle comment certains
acteurs ont préparé minutieusement ce qu’il faut bien appeler un
coup d’État. Il s’agit pour eux de pérenniser, coûte que
coûte, la politique engagée par François Hollande. Alors qu’ils
se persuadent de servir les desseins heureux de la France, ces
putschistes sont en passe de réussir leur ultime objectif, celui de
faire perdre à notre pays son libre arbitre, en soumettant son
peuple et en violant la démocratie
L’heure est grave.
Avant –propos.
En 2005, vous avez, pour certains d’entre vous, participé au
referendum du TCE (Traité pour une Constitution Européenne) vous
avez détesté le battage médiatique outrancier pour le « oui » ?
Vous avez applaudi son rejet par 55% des Français ? Vous avez
protesté contre la transformation du TCE en Traité de Lisbonne
adopté par le Parlement réuni en Congrès en 2008 ? Vous avez hurlé
au déni de démocratie ? Un coup porté à la voix du peuple…un
véritable coup d’État ?
Eh bien c’est, à peu de chose près, ce qui se passe aujourd’hui
pour faire élire un candidat choisi par la même oligarchie, par les
mêmes élus de gauche et de droite, par les mêmes media et pour les
mêmes objectifs. Exactement les mêmes. De VGE à Cohn Bendit en
passant par Hollande et Bayrou, de TF1 à Libération, du Monde au
journal Les Échos, les Pineau, Arnault, Bolloré, tous participent à
la promotion d’un seul et même vœu… le « oui » pour
Emmanuel Macron.
Dans « Macron ciblé par la CIA » publié sur ce même
blog (que je vous conseille de lire avant cette publication) il a été
démontré comment ce jeune banquier-énarque a été porté au cœur
de l’appareil d’État par des apparatchiks européistes et
atlantistes.
Aujourd’hui, il est l’heure pour ces gens là de passer à la
phase opérationnelle. Ce qui se prépare en France à l’occasion
de ces élections présidentielles peut être qualifié de coup
d’État, tant les séquences collent exactement à la définition
qu’en font des spécialistes.
Par la manipulation de l’opinion publique et la maitrise des
structures de l’État, des hauts fonctionnaires, des hommes
politiques, des élus et des journalistes véritables mercenaires au
service des patrons de grandes entreprises multinationales et de la
finance internationale tentent de soumettre le peuple français à un
destin qu’il ne s’est pas choisi. De gauche à droite, du PS au
Centre, contre le restant de l’échiquier politique une minorité
s’apprête à prendre le pouvoir en France.
Lisez attentivement ce qui est écrit. C’est édifiant !
EN GUISE D’INTRODUCTION
La candidature de Macron : un « 18 Brumaire de la bienveillance » ?
Un
article signé Bruno Roger Petit, dans le numéro de « Challenges »
du 15 mars 2017 et titré « Mélenchon
et sa constituante : l’inquiétante promesse d’un coup
d’état permanent… »
raconte : « Depuis des mois, sous prétexte de renouveau
démocratique, Jean-Luc Mélenchon promet une assemblée constituante
pour aller à la VIe République. En apparence, c’est démocratique,
mais si l’on y regarde de plus près, ce projet du futur Mélenchon
s’apparente à un coup d’État populiste ».
Cet article est, en vérité, un contre feu. Il est l’arbre qui
cache la forêt.
Après s’en être pris, sur le même registre, à Fillon et à Le
Pen, Bruno Roger Petit qualifie, avec une mansuétude consternante,
la candidature de Macron de « 18 Brumaire de la
bienveillance ». Mansuétude ? Pas tant que ça. L’employeur
de ce journaliste n’est autre que Claude Perdriel, patron de presse
et… soutien actif de Macron.
L’observation est cocasse dans la mesure où c’est en France, à
l’occasion du 18 Brumaire, que nait l’expression « coup d’État
», celui de Bonaparte…
Ce journaliste serait-il assez pervers pour nous suggérer de façon
subliminale ce qui en train de se tramer dans cette élection ?
Après l’analyse, pour le moins farfelue, de la constituante de
Mélenchon (que dire alors de la Constitution de 1958 !?!),
voyons si la candidature de Macron est un « 18 Brumaire de la
bienveillance » ?
AUTOPSIE D’UN COUP D’ÉTAT
D’un point de vue historique – y compris dans l’époque
contemporaine – le coup d’État a été l’un des moyens les
plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir. D’ailleurs
selon les spécialistes plus de la moitié des gouvernements du monde
le seraient devenus grâce à ce procédé.
On peut décrire de manière assez précise les techniques
opératoires, violentes ou non, de la prise de pouvoir. Ainsi, on
observe qu’il s’agit d’abord, pour les auteurs, de s’emparer
des structures de l’État, de s’assurer de la maitrise de
l’opinion publique, de veiller à une synergie avec le contexte
international avant de légitimer le processus, soit par la force,
soit par des élections.
Nous allons dans cette publication analyser tous ces points, un par
un, en cherchant, à chaque fois, à valider l’hypothèse avant de
conclure sur la dangerosité de l’avènement de ce pouvoir en
France.
-
S’emparer de l’appareil d’État
La technique de base du coup d’État consiste à s’emparer des
organes centraux de l’administration et en l’occurrence, des
institutions de la République. Les auteurs, nous disent les
spécialistes, appartiennent le plus souvent eux-mêmes, aux
structures étatiques. Nous y sommes.
Qui sont les commanditaires ?
Il ne fait plus de doute maintenant que c’est François Hollande et
son homme de confiance, Jean Pierre Jouyet, le Secrétaire Général
de l’Élysée, qui sont à l’origine du projet qu’il faut bien
définir comme un véritable coup d’État.
Hollande et Jouyet sont amis depuis 35 ans, des bancs de l’ENA
jusqu’à l’Élysée. Les deux hommes se rencontrent à 23 ans.
Ils viennent de réussir le concours de l’École Nationale
d’Administration et doivent effectuer leur service militaire
ensemble, à Coëtquidan, où ils partagent leur chambre avec Michel
Sapin. Les trois jeunes hommes se lient d’une forte amitié qu’ils
entretiennent sur les bancs de l’ENA (la promotion Voltaire).
Hollande déborde d’initiatives, et souvent, Jouyet accepte de le
seconder dans ses projets. À la sortie de l’ENA, lors des
affectations, François Hollande, classé 8e, laisse le dernier poste
accessible à l’Inspection générale des Finances à Jean-Pierre
Jouyet.
Leur amitié n’a jamais été mise à mal. Quand en 2014, Jouyet
prend les fonctions de secrétaire général de l’Élysée, il
déclare : « c’est l’aboutissement de ma vie publique
et d’une vie avec lui». Et de préciser : «« Pendant les
réunions, je suis secrétaire général, après je redeviens le
copain, on sépare ce qui est public et privé de façon plus simple
que ce que je croyais» Il promettait alors pour conclure: «Je suis
là pour le servir, pas pour le gêner. Je l’ai gêné une fois,
cela n’arrivera plus ».
La gêne dont parle Jouyet, c’est quand il a accepté d’entrer
dans le gouvernement de François Fillon, au poste de secrétaire
d’État chargé des Affaires européennes. François Hollande
l’aurait très mal pris. « Mal pris » étant sans doute
un peu fort…
Pour quel scénario ?
Hollande et Jouyet sont loin d’être des tendres, il faut que ce
soit bien clair pour tous les lecteurs. Ce sont de fins observateurs
– et acteurs – de la vie politique. Ils en connaissent les
rouages, les stratégies, les us et coutumes, les trahisons et les
fidélités.
Media et journalistes sont les instruments de leurs stratégies
politiques et ils ont fait l’objet de manipulations constantes
qu’ils ont parfois du mal à déjouer, tant leur connivence est
forte et parfois incestueuse avec le pouvoir. C’est un jeu que
maitrisent parfaitement les deux amis.
Pour Hollande et Jouyet (et d’autres qui leurs sont proches) ce
n’est pas l’économie qui est en crise, mais le système
politique.
Chez nos concitoyens, la rancœur est à son comble. « Cela
fait plus de 40 ans que le libéralisme est au pouvoir, plus de 40
ans qu’on leurs demande de se serrer la ceinture, ceux là
promettant des jours enchanteurs sans jamais qu’ils arrivent. 1000
milliards de déficit public en 10 ans (Sarkozy/ Hollande cumulé)
disent-il, 10 millions de chômeurs et précaires, des pauvres de
plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches ». Ils
sont au bord de l’explosion et ne trouvent leur salut que dans des
discours qui consistent à tirer un grand trait sur le passé. Force
est de constater que nous sommes arrivés, aujourd’hui, à un point
de rupture.
Les deux amis en sont , évidemment, conscients et pour eux,
l’heure est grave. Il apparait, dès lors, trop dangereux de ne pas
intervenir sous peine de laisser les « populismes renverser
la table ». Il faut agir vite, trouver l’antidote et résoudre
la crise.
Ils font, assez tôt, le constat qui s’impose : il faut à tout
prix poursuivre la politique économique engagée depuis plus de 5
ans et continuer l’intégration du pays dans l’Europe et dans
l’économie mondiale. Mais ni François Hollande, ni Manuel Valls
ne sont en capacité de le faire. Ils sont, l’un et l’autre,
rejetés par l’opinion publique. Pour eux, ils agissent dans
l’intérêt du pays et c’est dans l’intérêt du pays qu’ils
doivent s’effacer pour pérenniser « l’œuvre »
qu’ils ont entreprise.
La solution, c’est Jouyet qui l’a dans sa manche depuis un
certain temps: c’est Emmanuel Macron! Hollande n’est pas chaud.
Il doute de la fiabilité du jeune banquier.
Jeune et avenant, une tête bien faite, cursus parfait, bien
conditionné sous la férule de Jouyet et d’Attali, faisant
consensus chez les patrons des multinationales et de la finance
mondiale, adoubé par les américains, les anglais et les allemands,
inculte politiquement et donc facilement contrôlable, un tantinet
imbu de sa personne, il est le candidat idéal pour ce coup de force.
Sa feuille de route est rédigée : appliquer une politique
européenne libérale et atlantiste en matérialisant une alliance
gauche/droite, poursuivre la politique économique engagée et
l’inscrire durablement dans l’avenir du pays en créant un grand
parti démocrate et « progressiste », à l’issue des
élections. Gageons qu’il n’ a pas fallu longtemps pour
convaincre Macron.
Ce fut un peu plus difficile pour Hollande. Mais après l’avoir
rassuré, Jouyet met Macron sur les rails très vite afin d’éviter
qu’il ne soit contraint de se présenter à la primaire de la
gauche. Il lui conseille de créer un mouvement plutôt qu’un parti
car « compte tenu de l’ambiance, c’est préférable »…
Et Valls ?
Tout comme Hollande, Valls est, pour l’instant, mort politiquement.
Il le sait, les sondages ont parlé. Sa désignation comme candidat
ferait perdre le camp libéral. Sa mission est alors de représenter
le courant libéral à la primaire de la gauche. Pourquoi ?
Simplement pour calmer les libéraux du parti et éviter qu’on
fasse pression sur Macron pour qu’il participe à la compétition.
Car si ce dernier se présentait à la primaire, il serait battu et
anéantirait, du même coup, les chances de réussite du projet. Mais
pas seulement. La présence de Valls va aussi permettre d’estimer
la force du camp libéral du parti et donc celle de la solidité
de la colonne vertébrale du futur « mouvement centriste »,
car sans eux, le nouveau parti ne serait qu’une coquille vide.
Hollande et son ami sont parfaitement informés de l’état d’esprit
de la majorité des militants socialistes, et du désamour profond
qu’il règne à l’égard de la politique gouvernementale. Ils
sont quasiment certains du résultat de la primaire et de l’éviction
de Valls. Mais, dans le doute, ils vont miser sur Hamon.
Pourquoi ? Encore une fois, l’élection de Valls serait contre
productive. Hamon est celui qui cristallise l’aile gauche du PS et
qui peut empêcher le « populisme » (cf. les objectifs de
la NED) de gauche de progresser en le divisant. En langage clair :
il s’agit de contenir Mélenchon dans son pré carré.
Comme prévu, c’est ce qui va se passer.
Hamon est élu candidat. Les soutiens de Valls rejoignent,
officiellement ou pas, un à un, le camp Macron et Valls lui même ne
tardera pas. Le PS sera réduit à sa plus simple expression et
ne servira, à l’avenir, qu’à entretenir la division parmi les
tenants de la gauche de transformation sociale, laissant ainsi le
champ libre aux centristes pour mener à bien leurs desseins.
Le scénario à gauche et au centre est donc réglé. Il faut
maintenant s’occuper des conservateurs.
La primaire de droite est incertaine. Une confrontation Sarkozy/
Juppé est pour Hollande et Jouyet du pain béni. Il y a des
arguments pour les discréditer aux yeux de l’opinion publique. Et
au besoin, on peut à en fournir d’autres. Mais le destin
leur sourira. C’est Fillon qui sort vainqueur. Il suffit de lui
porter l’estocade. Une « bonne âme » téléphone au
Canard Enchainé. On connaît la suite. L’Histoire nous dira qui
était à l’origine de cette affaire. Mais, avec un peu de
perspicacité, si ce ne sont pas les deux dont il est question ici,
puisqu’ils démentent, il ne fait nul doute qu’un de leurs
aficionados, ayant compris le sens de l’Histoire, s’est chargé
de la basse besogne.
L’affaire est réglée. Les conservateurs sont hors champs.
Reste l’extrême droite. Rien de plus simple. Depuis Mitterrand,
les socialistes savent s’en servir. Il faut tout faire pour que
Marine Le Pen atteigne des sommets. « On » fait ce qu’il
faut pour minimiser ce qui peut l’atteindre (cf. les affaires
financières) et « on » dose savamment sa diabolisation.
C’est Hollande qui sera le chantre de la lutte contre le FN dans
cette séquence.
Les socialistes et les «populistes » de gauche neutralisés,
les conservateurs anesthésiés, une confrontation Le Pen/Macron est
donc probable. Une fois encore, le réflexe républicain écartera
l’extrême droite …c’est donc boulevard et tapis rouge pour
Macron.
Hollande et Jouyet ont dû discrètement échafauder ce scénario, un
soir, autour d’un verre de champagne (Taittinger, épouse de Jouyet
oblige) au cours de leurs vacances d’été car depuis de nombreuses
années les couples Hollande et Jouyet se fréquentent régulièrement
et partent en vacances ensemble. Petite précision qui n’est pas
sans intérêt parce qu’elle situe bien la proximité de ces deux
personnages. On ne part pas en vacances avec n’importe qui.
Vous pensez que ce sont des élucubrations ? La réponse est
contenue dans une autre question : peut-on naïvement penser que
ces deux là n’ont pas mis en commun leurs cerveaux pour monter
cette opération ? Pour ceux qui sont éloignés de ce milieu
peut être, mais pour les autres, les acteurs et observateurs
politiques avisés, eux, savent qu’ils en sont parfaitement
capables et qu’ils l’ont fait.
Et pour ceux d’entre vous qui en doutent encore, la lecture des
faits, présents et à venir, devra suffire à attester, à peu de
chose près, la véracité du propos.
Les théoriciens
Qui sont ils ?
C’est
Aquilino Morelle qui va dévoiler le pot aux roses. C’était en
avril 2014, cet ex conseiller de François Hollande (il était l’une
des plumes des discours présidentiels) venait de quitter l’Élysée
après la révélation de ses liens présumés avec l’industrie
pharmaceutique et de sa passion pour les chaussures bien cirées.
Dans la presse, il accusait l’entourage du chef de l’État
d’avoir monté toute l’affaire pour l’éliminer
politiquement parce
qu’il était trop
à gauche. «
Les Français ont voté pour le discours du Bourget, pas pour le
programme des Gracques, dit il, ce sont leurs idées qui
sont aux commandes tout simplement ! Jean-Pierre Jouyet, le
secrétaire général de l’Élysée, en est membre. Emmanuel
Macron, je n’en sais rien, peut-être. Mais il n’a pas besoin d’y
adhérer ; il est totalement en symbiose avec eux ». Et de
conclure : « Oui, c’est bien leur programme qui est
appliqué aujourd’hui. Un programme pour lequel les Français n’ont
pas voté ».
Mais qui sont ces gens dont parle Aquilino Morelle ?
Le nom « Gracques » a été donné à deux frères et
hommes d’État romains Tiberius et Gaius Gracchus renommés pour
leur tentative infructueuse de réformer le système social romain
(espérons que leurs contemporains aient le même succès !)
« Les
Gracques » d’aujourd’hui, c’est un petit groupe d’hommes
d’affaires, de hauts fonctionnaires et d’intellectuels qui
s’activent depuis 2007 dans les coulisses du pouvoir pour convertir
la gauche française au libéralisme. Pour la plupart, ils occupent
des postes hauts placés, souvent dans des banques, des compagnies
d’assurances, des fonds d’investissement. Tous ont fait au moins
l’ENA ou HEC. Anciens du PS, pour beaucoup d’entre eux, ils ont
peuplé les cabinets ministériels des années 1980 et 1990, servant
les socialistes «
modernes »,
Rocard surtout mais aussi Jospin, Fabius, Bérégovoy ou
Strauss-Kahn. Quand la droite est revenue au pouvoir, ils ont déserté
le service de l’État pour rejoindre (ah ! le pantouflage! )
le monde de l’entreprise. Ils y ont gagné beaucoup d’argent mais
sans jamais abandonner tout à fait la politique. Aujourd’hui, ils
sont dans les coulisses du pouvoir et ils ont des ramifications qui
vont jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Il est quasiment certain que c’est Jean-Pierre Jouyet qui a cofondé
ce groupe semi-clandestin. L’ASPEN et la NED ont déterminé son
cadre idéologique (lire « Macron ciblé par la CIA ? »).
Voici ce qu’il dit à propos de l’action des Gracques à
l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 et ensuite.
Lisez bien, car c’est tout simplement époustouflant:
« L’approche
des Gracques entre les deux tours, celle d’un rapprochement des
réformistes et des sociaux-démocrates, était préconisée aussi
par Ségolène Royal. Elle n’a pas fait l’unanimité au PS. J’en
ai pris acte. Nicolas
Sarkozy m’a
demandé de m’occuper de l’Europe. J’ai
constaté que ce n’est un enjeu ni de droite ni de gauche, mais
qu’il répond à un impératif national.
J’observe qu’il s’est lancé dans une politique de réforme que
les Gracques appelaient de leurs vœux. (!!!) Je
remarque que l’homme a l’énergie nécessaire pour les mener à
bien et qu’il est loin de la caricature de l’ultralibéral qu’on
avait dessinée de lui ».
Jouyet laudateur de Sarkozy ! Et maintenant Valls qui propose ses
services à Fillon…No comment.
On y trouve des gens comme Roger Godino, Guillaume Hannezo, Gilles de
Margerie, Ariane Obolenski, François Villeroy de Galha, Erik
Orsena, Denis Olivennes directeur général
d’Europe 1 et Lagardère Active (Paris-Match, JDD,
Newsweb), Matthieu Pigasse, responsable monde des fusions
acquisitions (fusac) et du conseil aux gouvernements de la Banque
Lazard dont il est directeur général délégué en France. Il est
propriétaire et président des Nouvelles Editions Indépendante qui
contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova et actionnaire
du Groupe Le Monde et du Huffington Post. Bernard Spitz,
président de la Fédération Française de l’Assurance regroupant
la Fédération française des sociétés d’assurance et le
Groupement des entreprises mutuelles d’assurance. Il préside
également le Pôle International et Europe du MEDEF. Mathilde
Lemoine, macro économiste Group Chief Economist chez Edmond de
Rothschild Group et membre du Haut Conseil des Finances Publiques…et
il y en a d’autres du même calibre.
Et qui participe aux travaux des Graques ? Cohn
Bendit et…. Macron !
Les économistes.
Ce sont les mêmes que ceux de François Hollande !
Les économistes qui conseillent Macron aujourd’hui, sont les
mêmes, exactement les mêmes, que ceux qui conseillaient Hollande en
2012. Ils faisaient partie du premier cercle et se nommaient le
« groupe de la Rotonde ». Il y avait Jean Pisani-Ferry ,
le boss, Philippe Aghion, Elie Cohen, Gilbert Cette, Jean-Hervé
Lorenzi, les porte flingues et ….Emmanuel Macron.
On ne change pas une équipe qui gagne. C’est tout naturellement
que l’Eysée demande à Pisani – Ferry, en janvier 2017, de
prendre en charge le programme et les idées du mouvement de Macron.
Et ce sont les mêmes fantassins qui vont l’épauler : Cohen,
Cette, Lorenzi, Aghion.
Mais, arrêtons nous, un instant, sur Pisani-Ferry, l’alpha du
groupe, pour bien comprendre la doctrine et les enjeux.
Jean Pisani-Ferry n’est pas n’importe qui et son influence
sociale libérale européiste est grande dans le milieu. Il est un
fervent défenseur d’un gouvernement mondial de l’économie au
même titre que Jacques Attali. Il a été commissaire général de
France Stratégie (ex commissariat au Plan) de mai 2013 à janvier
2017. Auparavant il a été directeur du Centre d’études
prospectives et d’informations internationales, conseiller
économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter au
ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie,
président délégué du Conseil d’analyse économique mis en place
par Jospin, expert pour la Commission européenne et …le FMI.
Autant dire qu’il est calibré.
Cependant,
on ne peut cerner correctement cet économiste sans citer le cercle
de réflexion « Bruegel » qu’il a cofondé il y a
quelques années…
Le think tank Bruegel (sis à Bruxelles) est un centre de recherche
qui couvre l’ensemble du champ des politiques économiques. Il est
dirigé et financé sur la base d’un système de gouvernance
associant des États membres de l’Union Européenne et des
multinationales dont Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF,
Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google,
Microsoft, Novartis, Pfizer, Renault, Samsung, Syngenta etc.
Président actuel Jean-Claude Trichet ex président de la BCE. Membre
d’honneur d’Aspen France (Jouyet en est le président d’honneur),
membre du comité de direction du groupe Bilderberg et président en
exercice du groupe européen de la commission Trilatérale . Il est
membre du conseil d’administration de EADS où il représente…
les actionnaires. Pour l’universitaire Frédéric Lebaron,
Jean-Claude Trichet « est le plus célèbre et le plus influent
d’entre tous » les experts issus de l’inspection des
finances, le vivier de Jouyet.
Président d’Honneur Mario Monti, ex commissaire européen et ex
président du groupe européen de la Commission Trilatérale.
La boucle est bouclée. Nous sommes ici au cœur du réacteur des
idées que Hollande et Macron ont puisé pour définir leur politique
économique.
Les soutiens.
Les grandes fortunes de France choisissent Macron .
« Je
lui ai fait rencontrer des milieux d’affaires, on a eu des réunions
en Angleterre et il y aura des contacts directs entre Emmanuel Macron
et la présidence des États-Unis»
disait son mentor le richissime rocardien feu Henry Hermand.
Mais Macron va aussi être présenté au « Tout Paris »
par Jean-Pierre Jouyet, son parrain, qui dispose d’un carnet
d’adresse aussi gros qu’un Larousse.
Jouyet a épousé en seconde noce Brigitte Taittinger (le champagne),
ex- PDG des parfums Annick Goutal et actuellement directrice de la
stratégie de Sciences Po. Les témoins du mariage furent François
Hollande et feu Christophe de Margerie, le PDG de Total. 12ème patron
du CAC 40. Quand on saura que Jouyet a été nommé en 2008, par
Sarkozy, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et
que tous les patrons du CAC 40 sont venus le voir dans son bureau, on
aura tout dit…
Parmi les dix personnes les plus riches de France, quatre soutiennent
officiellement Macron : Bernard Arnaud ( 1er
fortune de France), François Pinault (4ème),
Patrick Drahi (5ème ),
Xavier Niel (9ème).
Seul Serge Dassault (3ème)
ne s’est pas prononcé officiellement mais il encense Macron et Le
Drian, ministre de la défense. Et pour cause. Il a un business à
faire tourner. A ceux là, il faut ajouter, Martin Bouygues, Vincent
Bolloré, Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Arnault Lagardère et
ceux dont on ne connaît pas le nom car Macron ne souhaite pas
publier la liste de ses donateurs. On comprend pourquoi.
Le
choix du candidat
»
Macron, c’est entre nous, non pas simplement une question de
hiérarchie – il sait ce qu’il me doit – mais une question de
loyauté personnelle et politique » François Hollande –
avril 2016.
Dans une publication précédente (« Macron ciblé par la
CIA ») il est décrit avec précision comment cet homme a été
choisi et porté au cœur de l’appareil d’état par des membres
de l’oligarchie politique et affairiste en moins d’une dizaine
d’années. Mois après mois, il a été façonné pour répondre
exactement au calibrage des idées politiques de ses parrains, des
« sociaux libéraux internationalistes » disent – ils
avec pudeur…en fait des néo conservateurs mondialistes conformes à
l’idée que se font les Etats Unis de ce que doivent être les
démocraties occidentales.
Macron a été amené à devenir secrétaire général adjoint de
l’Élysée, l’un des plus proches conseillers du Chef de l’État.
Puis Ministre de l’Économie. Son recruteur et mentor politique,
Jean-Pierre Jouyet est aujourd’hui Secrétaire Général de
l’Élysée, autant dire le cœur de l’appareil d’État
Cette ascension, pour le moins épique, rappelle étrangement la
pièce de théâtre » La Résistible Ascension d’Arturo Ui
» de Bertolt Brecht…(à voir ou à lire impérativement)
Macron,
intelligent mais immature…
Le profil psychologique et physique du candidat est très important
pour ce projet. Il faut qu’il soit présentable, malléable et
qu’il reste sous influence. Une forte personnalité aurait été
contre productive et impossible à gérer.
Feu Henry Hermand, son
mentor (lire « Macron ciblé par la CIA) , le connaît bien.
C’est lui qui lui a mis le pied à l’étrier en politique. Voici
ce qu’il en dit en septembre 2016, il y a donc 6 mois : « Il
n’a jamais pris une décision importante sans m’en parler. Sur le
plan politique, Emmanuel est trop jeune, il a besoin d’être
recadré sur des connaissances historiques. Son épouse, est
très présente à ses côtés. Elle a orienté ses lectures,
joué un rôle dans ses cercles d’amis, veillé à ce qu’il ne se
disperse pas ».
Hermand
l’infantilise, et de façon anecdotique, il raconte un peu
agacé : « Ce
désir qu’il a de serrer toutes les mains qui se présentent à
lui, même de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, est
regrettable. Avec sa femme, on veut freiner ses tentatives de trop
convaincre, on lui dit de se calmer!».
Et il conclut en soulignant sa dépendance financière et
psychologique ( ?!)
C’est
ce qu’en pense aussi l’entourage de Hollande qui le connaît
bien ; « Macron
apparaît comme un homme sous influences multiples »
disent-ils. Espérons qu’il ne se perde pas…
La description psychologique qu’en font ses proches correspond
exactement à l’objectif de ses traitants. Ce qui prouve, s’il en
est encore nécessaire, que Macron est un personnage créé de toute
pièce pour servir des intérêts puissants. Cette personnalité ne
pouvait pas habiter un physique ingrat. Dents blanches, bien coiffé,
« tête de premier de la classe » dirait Coluche,
costumes de bonne facture, séducteur et charmeur, Macron est l’image
même du quarantenaire qui a réussi. Il a sa « Rolex »
au poignet.
Pour
conclure ce chapitre, écoutons encore une fois ce que dit Henry
Hermand : « Il
incarne une tendance, il ne faut pas que ce soit personnalisé, il ne
faut pas que ce soit M. Macron, il n’a pas d’expérience
politique. Je demande qu’on mette en place un comité politique et
non pas un comité de parrainage. Macron ne sera candidat que s’il
a un mouvement d’opinion suffisamment fort avec des appuis
politiques important et il ne fera déclaration de candidature que
s’il dispose d’appui suffisant »
2) Le contrôle des media.
Justement. Le candidat dispose maintenant d’un bon encadrement
politico-économique, il faut susciter un mouvement d’opinion
autour de lui. D’aucuns vont s’attacher à le provoquer.
Si la quasi totalité des media est acquise à la cause, c’est bien
sûr parce que la dizaine de milliardaires qui soutient Macron en est
propriétaire à 90%.
Voici
ce qu’en dit Daniel Schneidermann (Arrêt sur Image) :
« S’agissant
de Macron (…) Xavier Niel et Pierre Bergé, copropriétaires
du groupe le Monde, lui ont plus ou moins publiquement déclaré leur
flamme. Rien, dans ce que l’on sait de lui, et du peu que l’on
sait de son programme, n’est de nature à effaroucher MM. Dassault,
Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré ou Drahi. Ce qui ne signifie
pas que les oligarques français soient pendus au téléphone chaque
matin pour commanditer des unes, des éditos, ou des sondages
favorables. Simplement, par capillarité intellectuelle, ils ont
nommé à la tête des rédactions de «leurs» médias des
journalistes macrono-compatibles, éventuellement
macrono-indifférents, en tout cas jamais macrono-opposés, encore
moins macrono-hostiles ».
Macron ne laisse rien au hasard. Il a organisé sa communication
privée.
« Les politiques sont devenus un bon filon pour la presse
people », analyse Marion Alombert, rédactrice en chef de
‘Voici’. « En ce moment, les Macron ont le vent en poupe.
Leur couple intrigue, accroche. Et ils ont compris qu’une
exposition bien gérée est une publicité efficace. »
Et Sylvain Fort, un porte parole « d’En Marche », de
rajouter : « Il y a un contrat d’exclusivité moral avec
Bestimage ( agence people des stars). Cela permet de mieux maîtriser
leur image, le choix des photos qui circulent sur eux. Quand ils sont
victimes de paparazzi, ils font appel à un photographe de l’agence,
ils sont sûrs, ainsi, d’avoir des clichés plus avantageux. »
Résultat : en un an, dix couvertures de « VSD »,
quatre de « Paris Match », deux de « Closer »
une de « Voici ». Quand on constate un tel matraquage
médiatique autour de ce candidat, Il n’y a plus rien à
ajouter.
Petite précision: Michèle Marchand la directrice de Bestimage, fait
partir du staff communication de la campagne….
3) Contrôle de l’opinion publique.
Il est utile de rappeler ici les recherches du sociologue Patrick
Champagne sur les sondages. Son travail s’est articulé autour du
problème central, en science politique, de l’analyse des formes de
légitimation de la représentation politique.
D’une critique des logiques qui sont au principe de la mesure de
l’opinion publique par les sondages, on est passé à une réflexion
qui tente d’appréhender les effets, sur le champ politique, de la
croyance en ces instruments. Cette évolution, qui se veut proche de
l’évolution même de l’influence des sondages d’opinion sur
les pratiques politiques, constitue le centre de la problématique du
sociologue qui prend au sérieux les professionnels des sondages,
même ceux qui sont peu sérieux scientifiquement, en les prenant au
moins comme objet.
Champagne démontre que la croyance dans l’efficacité des sondages
à exprimer « l’opinion publique » est indissociable
d’une transformation des règles du jeu politique et
particulièrement de l’importance croissante qu’on prit les
journalistes et les spécialistes en communication. Ainsi, s’est
mise en place la croyance selon laquelle « faire de la politique »
c’est, notamment grâce à «une bonne communication», se situer
le plus haut possible dans les cotes de popularités ».
On y est quand Macron ne déclare avoir nul besoin d’expérience
politique et encore moins de programme pour être candidat. Il
suffira pour lui d’avoir une bonne côte de popularité. Jouyet et
Hollande l’ont bien compris. Ce sont eux et les économistes qui
réfléchissent pour lui. Seule l’image compte, car si on entre
dans le dur du programme, on s’apercevra rapidement de quels
ventriloques Macron est le nom.
Et en voici la parfaite illustration :
Macron
est intégré pour la première fois dans un sondage pour les
élections présidentielles en janvier 2016. Le Monde titre :
« Sondage :
Emmanuel Macron préféré à Manuel Valls ou François Hollande pour
2017 »
et en sous titre « Un
sondage Odoxa pour « Le Parisien/Aujourd’hui en France »
estime que le ministre de l’économie pourrait devancer le premier
ministre et même le président ».
Il est placé d’entrée de jeu à 22%.
Mais qui sont les commanditaires de ce sondage – test ?
Sans aucun doute le staff de Bernard Arnault, patron de LVMH et
propriétaire du « Parisien/ Aujourd’hui en France ».
Signalons que Nicolas Bazire, proche de Sarkozy, est l’un des
administrateurs de LVMH en même temps que l’un de ceux de
l’institut de sondage IPSOS. Mais ce qui est le plus intéressant
ici, c’est qu’il est gérant associé de la Banque Rothschild…Il
connaît très bien Macron avec qui il a travaillé dans la même
banque. Quant à Odoxa, les deux fondateurs sont d’anciens de
l’institut de sondage BVA dont Vincent Bolloré et… le fond
d’investissement Rothschild ont été actionnaires.
Ce sont donc des proches de Macron qui l’ont mis en selle. On se
doute bien à la demande de qui.
Curieusement sa côte moyenne était de 17% dans les sondages tout au
long de l’année 2016. Elle a bondi de 7 points en janvier 2017, à
24% pour arriver à 26% des intentions de vote en mars, le plaçant
en tête de tous les sondages. Et comme on sait que les élections se
jouent dans les trois mois qui précédent les élections, on
comprend mieux ces scores…
Il en sera de même, bien sûr, pour Marine Le Pen, challenger
indispensable à la réussite du coup d’État. Elle est créditée
de 25% des intentions de vote. Normal.
En cherchant un peu on constate que plus de 80% des instituts de
sondage appartiennent à la sphère d’influence qui soutient
Macron. Son conseiller en la matière n’est autre que Denis Delmas,
ancien président de TNS Sofres. Autant vous dire que, celui là, il
connaît la musique.
Dans un article de l’inénarrable « Décodeur »
du quotidien le « Monde », soutien inconditionnel de
Macron, des journalistes dénoncent les accusations qui sont portées
à l’encontre de Macron quant à sa proximité avec les instituts
de sondage. Selon eux, les informations publiées sur le sujet sont
fausses, erronées ou ne sont plus d’actualité. C’est possible,
mais la majorité des instituts de sondage appartient à des milieux
financiers (fonds d’investissement, grandes entreprises,
publicitaires etc…) dont est issu Macron et dont la proximité
politique, elle, ne fait pas de doute.
4) Le contexte international
L’important, pour s’assurer de la réussite d’une prise de
pouvoir c’est de ne pas froisser ses alliés. En tous les cas, il
faut leur donner des gages de non agression. Dans le cas contraire
les auteurs s’exposent à une déstabilisation. Il faut donc que
les planètes soient alignées. Pour Macron, ses parrains ont rassuré
tout le monde. Le candidat reste bien dans l’orbite assignée :
atlantiste et européiste, deux points d’un équilibre
indispensable.
5) La régularisation du coup d’État
Enfin, il s’agira de valider la démarche par les élections. Ce
sera relativement simple. Si le scénario arrive à son terme, Marine
Le Pen sera en face d’Emmanuel Macron. Les commanditaires joueront
sur la fibre républicaine et rafleront la mise.
CONCLUSION PROVISOIRE
En analysant chaque phase, nous pouvons dire maintenant, sans l’ombre
d’une hésitation, si l’on s’appuie sur les paramètres
donnés par les experts, qu’il s’agit bien d’un coup d’État,
ou pour l’heure, d’une tentative de Coup d’État…Dans
l’intérêt de nos concitoyens et celui de notre pays, il vaut
mieux qu’elle n’arrive pas à son terme…
Il est essentiel de laisser la parole à Hervé Kempf, le rédacteur
en chef de Reporterre qui est l’auteur d’un ouvrage
remarquable sur l’oligarchie et qui connaît donc bien le sujet.
« Les
conditions d’un bon exercice de la démocratie sont largement
altérées. La délibération libre est viciée par le fait que les
médias sont massivement contrôlés par l’oligarchie. Le choix
majoritaire est tronqué par le poids des lobbies voire, parfois, par
le déni pur et simple du choix populaire, comme lors du référendum
de 2005 sur l’Europe. Mais aujourd’hui, le capitalisme ne
considère plus la démocratie comme indispensable à son existence,
il la rejette même de plus en plus nettement puisqu’elle conduit
logiquement à la remise en cause des pouvoirs en place.
Le
respect des droits de l’homme et des libertés publiques est bafoué
au nom des politiques anti migratoires. Le pouvoir politique est
subordonné aux puissances financières.
En
fait, les classes dirigeantes nous font entrer dans un régime
oligarchique, où un groupe de personnes contrôlant les pouvoirs
politique, économique et médiatique, délibèrent entre eux puis
imposent leurs choix à la société.
Or
l’oligarchie actuelle cherche avant tout à maintenir sa position
privilégiée. A cette fin, elle maintient obstinément le système
de valeurs organisé autour de la croissance matérielle et de la
surconsommation – un système qui accélère notre entrée dans la
crise écologique. »
L’heure du choix de société a sonné…
Référence :
-
« L’opinion publique n’existe pas », Pierre Bourdieu, Les Temps modernes, n°318, 1973
-
« Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique », Patrick Champagne, Paris, Minuit, coll. « Le sens commun », 1990
-
L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Hervé Kempf Seuil, Paris, 2011,
-
Edward Luttwak Le Coup d’État : manuel pratique, Paris, Éd. Robert Laffont, 1969
-
Louis Calaferte Droit de Cité, Paris, Ed. Gallimard 1999